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Construire des marques fortes avec passion - La construction est un travail d’équipe

Portret
Lundi, 15 juillet 2024 |
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Laurien, chef de projet, fait partie de l’équipe qui a travaillé sur Loop5 pendant toute la durée du chantier. Elle a géré le processus de construction de ce projet. Les jours les plus chargés, plus de 250 personnes de plus de 65 entreprises différentes ont travaillé sur Loop5. Un parcours souvent difficile et semé d’embûches.

 

Upgrade Estate - Passievol bouwen aan sterke merken
En tant que cheffe de projet, tu étais un pilier du chantier. Selon toi, gérer un projet en tant que femme constituait-il un avantage ? 

LAURIEN: Je ne m’en soucie pas vraiment, mais je pense que les gens ont parfois leur propre opinion à ce sujet. Plusieurs conversations après coup avec des entrepreneurs ont révélé qu’au début, ils avaient des doutes sur moi, sur le fait qu’une femme jeune puisse assumer ce rôle, mais que par la suite, ils ont trouvé que je l’avais bien assumé. Est-ce lié au fait d’être une femme ? Je ne pense pas que ce soit toujours le cas. D’autre part, il y a des réunions de chantier où tu es la seule femme parmi huit hommes qui ont souvent dix ans d’expérience de plus que toi. Là, tu dois être forte et ne pas montrer que tu as parfois des doutes et que tu peux changer d’avis.

 

Quel a été le plus grand défi pour l’équipe de construction lors de ce chantier de grande envergure ? 

LAURIEN: C’est la première fois que l’entreprise construit un projet d’une telle envergure et il en va de même pour les personnes de l’équipe de construction impliquées. Lorsque le permis de construire a été délivré, tout le monde était très enthousiaste. Dès le départ, nous nous sommes mis à la tâche avec entrain, en sachant parfaitement ce qui nous attendait. Mais vu l’ampleur du projet, il était impossible de préparer le processus de construction dans les moindres détails. Il s’est donc avéré indispensable de procéder à des ajustements pendant la phase de construction. La COVID-19 nous a contraints à faire face à des situations inattendues. Les délais de livraison de certains matériaux étaient extrêmement longs et les prix ont énormément augmenté. C’est donc la situation globale sur le marché qui a été l’un des défis majeurs du processus de construction. Les entrepreneurs ont fait preuve d’une grande flexibilité pour s’adapter de manière à pouvoir faire avancer le projet. Si ce n’était pas possible du côté A, il y avait toujours quelque chose à faire du côté B ou C.

 

Comment restes-tu en contact avec tes collègues d’Upgrade Estate lorsque tu es présente aussi longtemps sur un chantier ? 

LAURIEN: Je pense que je suis une personne sociable qui discute facilement avec tout le monde. Aujourd’hui, nous sommes une entreprise de plus d’une centaine de personnes et comme je passe souvent des mois sur le chantier, il m’est impossible de toutes bien les connaître. Quand je croise une personne pour la première fois, j’essaie de me présenter afin de pouvoir engager une petite conversation la fois suivante. Tous nos collègues pensaient que le chantier était très loin du bureau, mais il ne se trouve qu’à quinze minutes à pied. Je m’y suis donc régulièrement rendue, par exemple lorsque j’avais besoin de temps pour me concentrer. J’ai donc souvent repris contact avec les collègues. Je dois également faire rapport sur le budget, et j’ai donc de temps en temps des réunions avec le département finances. Nos sales ambassadors ont parfois organisé des visites du chantier auxquelles j’ai aussi participé. Les derniers mois, les collègues des autres départements ont cuisiné tous les mardis à tour de rôle pour l’équipe du chantier. Cela nous a permis de ressentir un lien avec eux et de leur côté, ils ont pu voir l’évolution et vivre la dernière ligne droite avec nous. La structure de notre entreprise nous amène à avoir des contacts avec de nombreux départements.

 

Je trouve le résultat final très beau et ce que nous avons construit ici est incroyable, mais il me faudra du temps avant de pouvoir le voir avec les yeux d’une utilisatrice ordinaire.

- Laurien
Y a-t-il eu des moments où tu as pensé jeter l’éponge ? Qu’est-ce qui t’a permis de tenir bon dans ces moments-là ? 

LAURIEN: Ça n’a pas toujours été facile, mais je suis toujours restée dans l’état d’esprit de vouloir terminer le projet. Actuellement, nous parachevons la toute dernière partie des salles de réunion de l’autre bâtiment. Nous devons aussi faire un transfert vers notre département facility et je veux pouvoir tout livrer proprement. Quand je commence quelque chose, je tiens bon jusqu’au bout. Ce projet a également été une immense opportunité. Lorsque nous avons commencé en juin 2021, cela ne faisait pas encore deux ans que je travaillais dans l’entreprise. On peut difficilement dire non à un projet d’une telle ampleur. Je savais qu’il y aurait des moments pénibles et difficiles. L’entreprise qui l’entoure joue aussi un rôle important. C’est chouette de pouvoir faire venir une friterie ambulante sur le chantier et d’inviter tout le monde à manger et à visiter le chantier. Nous avons offert de la soupe aux entrepreneurs et un soir, nous leur avons préparé 200 crêpes. Un geste qui a été fortement apprécié et qui aide lorsque les choses se compliquent. Les collègues d’Upgrade étaient également impatients de déménager. Tout le monde savait que nous viendrions ici un jour, donc il y avait toujours beaucoup d’enthousiasme quand ils venaient ici. Cela m’a aussi motivée à persévérer. C’était un sentiment agréable de pouvoir offrir notre propre étage à ses collègues.

 

Quel sentiment gardes-tu de ce projet ? 

LAURIEN: Quand je travaille ici, je porte toujours le regard d’une cheffe de projet sur les lieux. Je ne peux pas m’en empêcher. Je trouve le résultat final très beau et ce que nous avons construit ici est incroyable, mais il me faudra du temps avant de pouvoir le voir avec les yeux d’une utilisatrice ordinaire. Souvent, les idées se bousculent dans ma tête et je pense à ce qui doit encore être résolu. Ce sont surtout les autres, par exemple les visiteurs, qui m’en font prendre conscience et qui me permettent de voir l’endroit autrement. Je suis au courant de tellement de choses ! Si un collègue me dit que le sèche-mains dans les toilettes ne fonctionne plus, je me dis : « c’est quand même pas de chance que je sache où se trouve le disjoncteur » (rires). Hier, je marchais dans le jardin et je suis tombée sur un groupe d’employés d’une autre entreprise qui se trouve à côté dans le bâtiment. Ils se disaient que c’était fou de pouvoir se trouver dans un tel endroit. C’est agréable à entendre.

 

Quel est l’enseignement le plus précieux que tu as tiré de ce projet ?

LAURIEN: L’une des choses que j’ai apprises ici, c’est d’essayer de plus lâcher prise. Le projet ici était si grand qu’à un moment donné, on se sent dépassée par son ampleur. Encore aujourd’hui, je me dis que j’ai pensé à 95 % tout ce que nous avons fait ici, mais j’ai dû abandonner les 5 % restants, parce que vous ne pouvez pas contrôler tout ce qui s’est passé ici. Il faut aussi avoir confiance dans l’équipe de collègues et même d’entrepreneurs qui vous entoure pour combler ces lacunes, et dans le fait que tout ira bien. Il est normal de perdre le contrôle à certains moments, même si cela peut être compliqué pour quelqu’un qui aime justement avoir prise sur les choses. J’ai aussi beaucoup appris sur la communication. À me taire quand il le faut pour observer ce qu’il se passe, par exemple (rires). Je dis toujours les choses telles qu’elles sont et dans 80 % des cas, cela joue en ma faveur. Dans les autres 20 %, il est souvent préférable de tourner plusieurs fois sa langue dans sa bouche.

 

Sur une échelle de 1 à 10, dans quelle mesure es-tu fière du résultat ? 

LAURIEN: Je pense que ce que nous avons créé ici est incroyable. Ce sentiment de fierté va encore grandir, mais vu le caractère hors du commun du projet, les réactions sont aussi très vives. Cela permet d’autant mieux de prendre conscience qu’on a réalisé quelque chose de vraiment impressionnant. Je dirais donc dix, parce que je suis extrêmement fière de ce que j’ai fait.